FAQ – Grands chiens, grandes questions

Faq grands chiens

Tu vis avec un géant à poils ? Ou tu songes à adopter un Dogue Allemand, un Berger Allemand, un Labrador, un Berger Australien, un Dogue Argentin ou un autre grand chien au caractère affirmé ? Tu fais bien de te poser des questions. Ces chiens impressionnent, bousculent, fascinent… et peuvent aussi dérouter si l’on n’est pas préparé.
Voici une FAQ claire, directe, sans angélisme, pour t’aider à mieux comprendre ce que vivre avec un grand chien implique vraiment, jour après jour.

Vivre avec un grand chien : du poil, du poids et beaucoup de présence

Est-ce qu’un grand chien a absolument besoin d’un jardin ?

Non. Et je te le dis sans trembler. Un grand chien a besoin d’un humain qui bouge, pas d’un carré de gazon sans vie.
Évidemment, si tu as un jardin, c’est pratique. Il pourra y faire pipi le matin, s’y poser au soleil, faire deux galops après un papillon. Mais s’il n’y a rien à y faire, il va s’ennuyer sec.
Le jardin, ce n’est pas une promenade. Ce n’est pas une rencontre. Ce n’est pas une stimulation. C’est juste un petit plus pour les pauses entre deux vraies sorties.
J’ai vu un Dogue Argentin en appart’ avec un maître au top, versus un Labrador qui s’emmerde dans un jardin de 50m² où personne ne s’occupe de lui. Devine qui était le plus équilibré ?
Donc, non, pas besoin d’un jardin. Ce qu’il faut, c’est du temps, de la motivation et une bonne paire de chaussures. Et là, ça se passe très bien.

Quelle place ça prend un grand chien, dans une maison ?

Tu veux la version honnête ? Une place énorme. Déjà physiquement – son panier, c’est la moitié du salon. Sa queue qui balance tout sur la table basse (j’ai cassé trois verres la première semaine). Et la nuit, tu l’entends respirer à côté de toi. Il te suit partout. Il se couche toujours là où tu passes. Mais la vraie place qu’il prend… c’est dans ta tête. Et dans ta vie. Un grand chien, tu ne l’oublies jamais. Tu penses à lui tout le temps : pour les vacances, pour les trajets, pour les visites, pour les frais.

Tu ne pars plus à l’improviste. Tu ne peux plus héberger ta tante allergique. Tu aménages ta voiture, ton emploi du temps, ton quotidien.

Et en retour ? Tu reçois un amour massif, une présence rassurante, une fidélité qui te colle aux baskets.
Bref : un grand chien, c’est un colocataire de 40 kilos, un confident, un ombrage vivant. Il n’est jamais discret. Et tu ne voudras plus jamais qu’il le soit.

Il peut vivre en ville, quand même ?

Oui. Mais pas avec n’importe qui. Un grand chien en ville, ça passe si tu es du genre à te lever plus tôt pour les balades, à organiser ton week-end autour d’une rando ou à faire un détour après le boulot pour lui dégourdir les pattes.

En revanche, si tu comptes juste faire un pipi-minute au pied de l’immeuble et rentrer parce qu’il pleut… oublie. Ce n’est pas un chien de salon.

Le Dogo, le Malinois, le Braque de Weimar : ces chiens ont besoin de sortir, de voir, de sentir, de vivre. La ville, c’est bruyant, dense, rempli d’odeurs et de monde. Si tu ne l’y habitues pas jeune, ou si tu es stressé, ton chien va le devenir aussi.

Mais si tu es un citadin actif, organisé, un peu fou amoureux de ton chien… il s’y fera très bien. Ce n’est pas une question de mètre carré. C’est une question de rythme.

Besoins physiques (et mentaux, surtout)

Tous les grands chiens sont sportifs ?

Pas tous au sens marathonien du terme. Mais aucun grand chien ne se contente d’un tour de pâté de maison deux fois par jour, soyons clairs.

Certains ont clairement l’énergie d’un feu d’artifice : Braque de Weimar, Berger Australien, Malinois… Ils doivent courir, réfléchir, se concentrer, sentir, ruser. Sinon, ils explosent intérieurement et ça finit sur ton canapé, ton mur ou dans leur gamelle.

D’autres, comme le Dogue Allemand ou certains molosses, ont un profil plus tranquille, plus calme. Mais “calme” ne veut pas dire sédentaire. Ils ont aussi besoin de se promener, de garder une masse musculaire, de stimuler leur odorat.

Donc oui, tous ont besoin d’activité. Mais pas tous de la même intensité. Si tu n’es pas sûr de ton rythme de vie, commence par te demander si tu peux te libérer 2 heures par jour. Si la réponse est non… le problème, ce n’est pas la race, c’est la dispo.

Faut-il être sportif pour adopter un grand chien ?

Non. Il faut être présent, motivé et un peu débrouillard. Tu n’as pas besoin d’un short de running fluo ou d’un abonnement à Strava. Mais tu dois avoir envie de bouger. Marcher. Sortir même quand tu es crevé. Répondre à ses besoins même quand t’as pas envie. Et surtout, tu dois aimer créer une relation. Parce que souvent, ce qu’il réclame, c’est pas juste du sprint… c’est un lien avec toi.

Un Labrador, par exemple, il veut jouer à la balle, faire des tricks, renifler des odeurs, nager un peu. Un Berger Allemand, il veut que tu le guides, que tu penses avec lui.
Et puis, il y a des alternatives. Si tu n’aimes pas courir, tu peux faire du flair, de l’éducation positive, de la balade variée. Bref, ce n’est pas ta forme physique qui compte le plus… c’est ton envie de partager des choses avec ton chien.

Alimentation, santé et budget

Est-ce qu’un grand chien coûte plus cher ?

Oui. Et pas qu’un peu. Et c’est souvent ce que les gens découvrent après coup.

Déjà, il mange comme un ogre. Un chien de 40 kilos, c’est souvent 400 à 600 grammes de croquettes par jour… et pas les moins chères, si tu veux éviter les soucis de peau ou de digestion. Ensuite, il faut tout voir en grand : harnais, niche, caisse de transport, panier… Rien n’est standard.

Mais là où ça pique vraiment, c’est côté santé. Une radio, une opération, un détartrage ? Le prix est souvent proportionnel au poids. Et les grandes races sont plus sujettes à certaines pathologies : dysplasie, torsion d’estomac, vieillissement articulaire…

Moi je tournais autour de 1800€ par an pour mon maxi chien (Un griffon). Et l’année de sa dysplasie, on était plus proche de 3000€. Ça pique.. Alors oui, c’est un vrai budget. Mais c’est aussi pour ça qu’il faut adopter en conscience, pas sur un coup de cœur. Parce que ton grand chien, tu l’aimes aussi quand il te coûte un mois de salaire en soins. Et tu ne le regretteras pas.

Éducation, socialisation et tempérament

Est-ce qu’un grand chien est plus dur à éduquer ?

Non. Mais il vaut mieux ne pas te louper. Un grand chien mal éduqué, c’est pas un simple “oups”. C’est 40 kilos de muscles qui tirent en laisse, qui sautent sur les invités ou qui foncent vers un autre chien sans prévenir.

La vérité, c’est que beaucoup de grands chiens comprennent très vite. Parfois trop vite. Ils apprennent les règles… mais aussi comment les contourner. Le Malinois, le Dogo Argentin, le Braque : ce sont des cerveaux, pas des automates. Si tu cries, si tu répètes sans être clair, si tu changes d’avis sans prévenir, ils te testent. Normal.

Ce qu’il faut ? Du cadre, de la cohérence, de la patience. Pas des rapports de force. Pas des “ça ira mieux demain”.
Un grand chien, tu l’éduques avec la tête, pas avec la voix. Et tu commences jeune. Et si tu rates un truc, tu ne laisses pas pourrir. Tu t’entoures, tu agis. Parce que lui, il grandit vite… et il n’oublie pas.

Peut-on adopter un grand chien quand on débute ?

Oui. Mais pas n’importe lequel.

Si c’est ton tout premier chien, que tu n’as jamais vécu avec un animal, que tu bosses 10h par jour et que tu veux un Dogo pour “protéger la maison”… Non. Faut être réaliste.

En revanche, si tu es prêt à apprendre, à te former, à te remettre en question, tu peux très bien démarrer avec un grand chien. Le Labrador, par exemple, est souvent très accessible. Le Berger Allemand, bien sélectionné, peut être un super premier chien.

Mais ce n’est pas la race qui fait tout. C’est toi. Si tu es curieux, que tu observes ton chien, que tu t’impliques, que tu écoutes les conseils sans tout gober non plus… tu vas progresser avec lui.
Le piège, c’est de croire qu’un chien “gentil” s’éduque tout seul. Aucun chien ne fait le job à ta place. Et un grand chien, encore moins.

Un grand chien peut-il devenir agressif ?

Comme n’importe quel chien, en fait. Il n’y a pas de bouton “agressivité” sur les grands chiens. Il y a des tempéraments, des passés, des erreurs humaines.

Ce qui change, c’est l’impact. Un petit chien qui grogne, on rigole (à tort). Un grand chien qui fait la même chose, on appelle la mairie.

Beaucoup de problèmes viennent d’un manque de socialisation, d’une mauvaise lecture des signaux, ou d’une pression mal gérée. Si tu coupes court à tout grognement, que tu sur-stimules ton chien sans jamais le laisser souffler, que tu ne poses aucun cadre… ça peut exploser.

Et certaines races, oui, ont un seuil de tolérance plus bas : le Malinois, le Rottweiler, le Dogue. Mais ce n’est pas une fatalité. C’est un fait à connaître, pour être plus attentif.
La clé, c’est de prévenir. De comprendre ce qui le met mal à l’aise. D’agir avant qu’il n’ait à le crier. Et de ne jamais confondre force et confiance.

Enfants, famille et cohabitation

Un grand chien peut-il vivre avec des enfants ?

Oui, et souvent très bien. Beaucoup de grands chiens sont doux, stables, patients. Mais ce n’est pas parce qu’ils sont grands qu’ils sont increvables ou infaillibles. Ils peuvent avoir peur, être dérangés, dépassés. Et un coup de queue mal placé, ça peut faire voler un enfant en bas âge. C’est donc à toi d’organiser la relation. Tu dois apprendre à ton enfant à respecter le chien, à ne pas le surprendre quand il dort, à ne pas jouer à califourchon sur son dos “comme un poney” (oui, certains essayent). Le Labrador, le Berger Allemand, le Dogue Allemand sont généralement très bons avec les enfants. Mais chaque chien a son tempérament. Et ce n’est pas à lui de s’adapter à tout sans limite. La cohabitation peut être magnifique… si tu poses les bases, que tu observes, et que tu restes vigilant.

Est-ce qu’un grand chien peut vivre avec d’autres animaux ?

Oui, mais pas tous avec n’importe qui. Un Labrador ou un Berger Australien bien socialisé vit très bien avec un chat, un lapin ou un autre chien. En revanche, un Dogo, un Malinois, un Akita ou un Braque mal encadré peuvent avoir un instinct de prédation trop fort. Ce n’est pas de la méchanceté, c’est juste… de l’instinct. Tout dépend de l’âge d’adoption, de la façon dont tu présentes les autres animaux, et surtout de ton implication au début. Si tu balances un chat dans le salon sans préparation, ça risque de mal finir. Si tu prends le temps d’habituer ton chien petit, de sécuriser les interactions, et de renforcer les bons comportements, la cohabitation peut devenir harmonieuse. Mais il faut toujours rester attentif. Ce n’est pas une formule magique.

Particularités selon les races

Le Labrador est-il vraiment facile ?

Oui… et non. Il est sociable, gentil, très attaché à l’humain. Il veut faire plaisir, apprend vite, adore les enfants. Sur le papier, c’est le chien parfait. Mais il a aussi une énergie débordante, un besoin de contact énorme, et une tendance à l’hyperactivité s’il n’est pas canalisé. Et il peut devenir voleur de bouffe professionnel. Donc oui, il est accessible pour un débutant motivé. Mais il faut l’éduquer comme les autres. Sinon, il devient un bulldozer affectueux… et ingérable.

Le Berger Allemand est-il protecteur ?

Très. C’est un chien loyal, intelligent, qui fait très attention à son environnement. Il est naturellement méfiant envers les inconnus, mais ce n’est pas un chien agressif. Il aime les règles, les routines, le lien fort avec son maître. Mais il peut devenir anxieux s’il est mal guidé, ou trop souvent seul. Si tu veux un chien de famille équilibré, stable et polyvalent, bien sélectionné, il fait partie des très bons choix. À condition de l’accompagner.

Le Dogue Argentin est-il réservé à des maîtres expérimentés ?

Honnêtement, oui. Il est franc, stable, puissant, proche de son maître. Mais il a une force physique impressionnante, un instinct de chasse bien présent, et un seuil de tolérance bas en cas de mauvaise gestion. Si tu n’as jamais eu de chien, ou si tu cherches un chien cool à promener sans stress, passe ton tour. Si tu es prêt à t’investir, à comprendre ses signaux, à construire une vraie relation, c’est un compagnon incroyable. Mais il demande du travail. Et il ne pardonne pas l’improvisation.

Le Berger Australien est-il un chien sportif ?

Ce n’est pas juste un sportif. C’est un nerveux intelligent. Il veut courir, oui. Mais surtout : réfléchir. Il a besoin de consignes, de mission, d’éducation fine. Si tu le sors sans le faire travailler mentalement, tu vas te retrouver avec une pile électrique qui fait des cercles dans le salon. Il est attachant, vif, drôle, très proche de l’humain. Mais ce n’est pas un chien à “fatiguer” avec une simple balade. Il lui faut du fond, du lien, des choses à apprendre. Sinon, il tourne en rond. Littéralement.

Le Dogue Allemand est-il vraiment un chien calme ?

Oui, souvent. On l’appelle le “gentil géant” pour une bonne raison. Il est posé, affectueux, souvent très tranquille dans la maison. Mais ça ne veut pas dire qu’il ne faut rien lui proposer. Il a besoin de balades régulières, d’interactions, et surtout de confort : son gabarit lui impose une attention particulière pour les articulations, la digestion, et le repos. Ce n’est pas un chien de sport, mais ce n’est pas un meuble non plus. Il faut le suivre, le comprendre, et respecter son rythme.

Conclusion – Un grand chien, c’est pas juste une taille de plus

Vivre avec un grand chien, ce n’est pas juste agrandir le panier ou acheter une laisse plus solide. C’est repenser son quotidien, ses habitudes, ses priorités. Ces chiens sont présents, puissants, sensibles. Ils observent, testent, apprennent. Et ils te suivent partout – physiquement, émotionnellement, mentalement.

Ils demandent de l’espace… mais surtout dans ton emploi du temps. De l’énergie, mais pas forcément sportive. De la constance, de l’écoute, de la curiosité. Pas besoin d’être un pro, mais tu dois être là, vraiment là. Jour après jour.

Et si tu te poses encore des questions, c’est bon signe. Parce que les meilleurs maîtres sont souvent ceux qui doutent un peu, qui cherchent à comprendre, qui prennent le temps d’apprendre. Alors merci pour eux.

 En résumé

  • Tous les grands chiens ne sont pas hyperactifs… mais aucun n’est fait pour l’ennui.

  • Le jardin, c’est un bonus. Ce qu’il lui faut, c’est toi, dehors.

  • Mieux vaut prévenir que gérer 45 kilos mal cadrés.

  • Le budget est conséquent : mieux vaut savoir où tu mets les pattes.

  • Et non, ce n’est pas juste “un gros chien sympa”. C’est un partenaire à part entière