Irish Wolfhound (lévrier irlandais) : profil complet

Le Lévrier Irlandais

Tu t’es déjà retrouvé face à un chien tellement grand que, pendant deux secondes, tu t’es demandé si c’était bien un chien ou un petit cheval ? C’est exactement l’impression que donne l’Irish Wolfhound. Ce colosse, qu’on appelle aussi Lévrier irlandais, est une légende à lui tout seul. On le cite presque toujours quand on parle du “plus grand chien du monde”. Mais au-delà des chiffres et des records, il y a surtout une personnalité incroyable, pleine de douceur et de sensibilité.

Et c’est là que ça devient intéressant : parce que derrière son gabarit d’athlète, se cache un compagnon d’une délicatesse rare.

Une histoire digne d’un roman

On ne peut pas parler de cette race sans plonger un peu dans son histoire. Parce qu’elle n’a rien de banal.

On retrouve des traces de chiens géants en Irlande il y a plus de deux mille ans. Les Romains, qui n’étaient pas du genre à s’émerveiller facilement, en faisaient déjà des récits : ces chiens irlandais impressionnaient tellement qu’ils étaient offerts comme cadeaux diplomatiques aux empereurs. Tu imagines un peu ? Pas une coupe en or, pas des pierres précieuses : un Wolfhound !

À l’époque, on les appelait souvent chiens de guerre. Leur rôle ? Semer la panique dans les batailles. Rien qu’en voyant un animal de cette taille foncer, beaucoup d’ennemis perdaient leurs moyens. Mais ce n’était pas que des chiens de combat : ils servaient surtout à chasser le loup (d’où leur nom), mais aussi le cerf et le sanglier. Autant dire que c’étaient des chasseurs d’élite.

Et puis, tout a failli basculer. Au XIXᵉ siècle, quand les loups ont disparu d’Irlande, la race a décliné. On n’en voulait plus, on en voyait de moins en moins. Elle a même été au bord de l’extinction. C’est un passionné, George Graham, qui a pris les choses en main. Il a croisé les derniers survivants avec d’autres grandes races pour leur redonner vigueur. Sans lui, peut-être qu’on ne parlerait plus de ce chien aujourd’hui.

Le Wolfhound, c’est quoi exactement ?

Quand tu vois un Irish Wolfhound, la première réaction, c’est souvent : “Wahou, il est immense !”. Et c’est vrai. Les mâles peuvent dépasser les 85-90 cm au garrot. Debout sur ses pattes arrière, il fait facilement deux mètres. Autant dire que si tu le promènes, tu attires tous les regards.

Mais ce qui surprend, c’est sa silhouette. Contrairement au Saint-Bernard ou au Terre-Neuve, qui sont trapus, le Wolfhound est élancé. C’est un lévrier, pas un molosse. Longues pattes, corps athlétique, allure souple. Sa démarche a quelque chose d’élégant, presque félin.

Son poil, lui, est dur et rêche, ce qui lui donne un petit air rustique. Certains diront même un côté un peu sauvage. Mais dès que tu croises son regard, tu comprends que ce n’est pas un fauve. Ses yeux sont doux, un peu mélancoliques parfois. Beaucoup de gens le disent : il a l’air de porter une sagesse ancienne.

Un caractère qui surprend

Alors là, attention, parce que son gabarit pourrait te tromper. On s’attend à un chien imposant dans son attitude, un peu dominant, sûr de lui. Et en fait… pas du tout. L’Irish Wolfhound est souvent décrit comme un gentle giant, un géant gentil.

Avec sa famille, il est doux, affectueux, parfois même pot-de-colle. Avec les enfants, il fait preuve d’une patience impressionnante. Et avec les étrangers, il reste réservé mais jamais agressif.

Un éleveur racontait une scène assez parlante : un de ses Wolfhounds s’est fait piquer un jouet par un chaton. Tu crois qu’il a grogné ? Même pas. Il a juste regardé le chaton filer, l’air de dire : “Bon, tant pis.” Ça, c’est tout lui : une force incroyable, mais une âme tranquille.

Et ce n’est pas qu’une question de tempérament : il n’a pas l’instinct de garde d’autres races de grands chiens. Il est plutôt du genre à accueillir un invité avec curiosité, pas à montrer les crocs. Si tu cherches un chien de garde féroce, oublie.

Le point qui fait mal : son espérance de vie

Bon, je vais être honnête avec toi : c’est là que le bât blesse. L’Irish Wolfhound a une espérance de vie courte. En moyenne, 6 à 8 ans. Parfois 9 ou 10, mais c’est rare.

Et tu sais quoi ? C’est probablement son plus grand drame. Parce que ces chiens s’attachent vite, ils deviennent des membres de la famille, et les perdre si tôt, ça fait mal.

Pourquoi si peu ? Sa taille, tout simplement. Un corps qui grandit à une vitesse folle, qui atteint des proportions énormes… ça fatigue tout. Le cœur, les articulations, les os.

Parmi les soucis fréquents :

  • les problèmes cardiaques, notamment la cardiomyopathie dilatée ;

  • l’ostéosarcome, un cancer des os assez répandu chez lui ;

  • la torsion d’estomac, l’urgence vitale redoutée des grandes races ;

  • et bien sûr, la dysplasie des hanches et des coudes.

Un vétérinaire m’a confié un jour : “Avec les Wolfhounds, le temps est court mais intense. Chaque année compte double.” Et franchement, ça résume bien.

Comment lui donner la meilleure vie possible ?

Tu ne peux pas changer sa génétique, mais tu peux agir sur plein de choses pour qu’il vive mieux.

Déjà, l’alimentation. Un Wolfhound ne doit pas manger n’importe quoi. Il lui faut une nourriture de qualité, adaptée aux grandes races. Les chiots, en particulier, doivent grandir doucement. Pas question de les gaver : ça bousillerait leurs articulations.

Ensuite, l’exercice. Ce n’est pas un chien hyperactif, mais il a besoin de bouger. Des balades quotidiennes, quelques courses libres dans un espace sécurisé… ça lui suffit. Mais attention : jamais d’activité intense juste après un repas, sinon c’est le risque de torsion gastrique.

Et puis il y a le suivi vétérinaire. Pour lui, c’est crucial. À partir de 5-6 ans, un check-up tous les six mois, c’est presque obligatoire. Un examen cardiaque, une radio si besoin, une surveillance du poids. Ça ne rallongera pas miraculeusement sa vie, mais ça peut éviter qu’une maladie passe inaperçue trop longtemps.

Vivre avec un Wolfhound au quotidien

Franchement, c’est une expérience unique. Mais il faut savoir dans quoi tu t’embarques.

Déjà, il prend de la place. Même s’il est calme, quand il s’allonge, il occupe facilement un canapé entier. Et quand tu pars en voyage, bonne chance. En voiture, il faut un break ou un van. En avion, c’est presque mission impossible : trop grand pour la plupart des compagnies. En train, il prend une demi-allée.

Mais en intérieur, il est étonnamment discret. Il dort beaucoup, il est calme, il n’est pas destructeur. C’est un coloc XXL, mais un coloc qui ne fait pas de bruit.

Avec les enfants, c’est génial, mais attention : il peut les bousculer sans le vouloir. Un coup de queue de Wolfhound, et hop, un petit par terre.

Et puis il y a le budget. Parce qu’un chien de cette taille, ça coûte cher. Entre l’achat (souvent entre 1200 et 1800 €), la nourriture (100 à 150 € par mois), les frais vétérinaires (plus élevés que pour les petits chiens), et les accessoires XXL… il faut être prêt. Beaucoup de maîtres prennent une assurance santé canine, et franchement, ce n’est pas une mauvaise idée.

Est-ce que c’est une race pour toi ?

C’est la grande question. L’Irish Wolfhound n’est pas un chien pour tout le monde.

Si tu veux un chien de garde agressif, oublie. Si tu vis dans un studio, pareil. Si ton budget est serré, ce n’est pas une bonne idée non plus.

Mais si tu as de l’espace, du temps, de l’amour à donner… alors oui, il peut être le compagnon idéal. Il faut juste être prêt à accepter que ce ne sera pas pour longtemps. Et ça, ce n’est pas donné à tout le monde.

En conclusion : un chien qui laisse une empreinte

Je crois que c’est ça, au fond : l’Irish Wolfhound laisse une trace. Il ne vit pas longtemps, mais il marque une vie. Sa taille, son regard, sa douceur… tout ça reste gravé.

Beaucoup de gens qui en ont eu un disent la même chose : “C’est le chien d’une vie.” Et même si ça dure peu, ça vaut le coup.

Alors, dis-moi : tu crois que tu pourrais ouvrir ta porte (et ton cœur) à un géant pareil, en sachant que son temps à tes côtés sera court… mais intense ?